Malgré la chaleur la comtesse avait tenu à faire le voyage jusqu'à Poitiers. Le consul Iskander était soudain tombé malade et, n'ayant personne à qui demander de s'occuper des affaires en cours, le chambellan avait décidé de le remplacer provisoirement, on n'est jamais si bien servi que par soi-même, avait-elle pensé.
Voilà pourquoi, par cette chaude journée d'été, elle arrivait aux portes de la chancellerie poitevine. Apercevant un garde qui faisait les cent pas et avait l'air de se morfondre sous son casque, elle lui demanda courtoisement:
Pourriez-vous m'annoncer? Anne-Solenn Wolback, chambellan de Bretagne. Je désire rencontrer votre chancelier.