Lhouise s'était retrouvée à la Procure, sans trop s'y attendre, sans trop savoir ce que c'était. Tout ça, la faute à de vils traîtres Poitevins qui avaient dérobé la caraque comtale La Grand'Goule au port de La Rochelle, tout en kidnappant les personnes qui se trouvaient à son bord au moment là.
C'est ainsi que le Vicomte Motep, Commissaire au Commerce et passager au moment du vol , fut privé de siéger au Conseil Comtal et que la petite Lhouise y fit son entrée étant en place n°6 sur la liste Objectif Poitou.
Certains procès étaient plutôt simples à lancer, d'autres beaucoup moins. Et ce d'autant plus quand ils faisaient intervenir des Traités de Coopération Judiciaire comme c'était le cas des "pirates" comme ils aimaient à se nommer depuis leur main-mise sur la Grand'Goule.
Elle avait été bien épaulée jusqu'à maintenant par le Seigneur de Moricq, "son Moricq" comme elle aimait à l'appeler qui lui fournissait des copies des traités dont elle avait besoin, ainsi que par Sa Grandeur la Comtesse Icie qui l'avait donc nommée à ce poste de façon pas si innocente que ça. Des rumeurs laissaient entendre que le Seigneur de Moricq y était pour quelque chose ; lui étant persuadé que "sa" Lhouise ne pouvait qu'y exceller.
Ce fut donc en ce dimanche du 3 août 1462 que Lhouise décida de se présenter à la Chancellerie du Poitou ; elle qui n'avait pas eu le cran quelques semaines auparavant de se rendre aux portes ouvertes organisées par Son Excellence Jehan de Proisy. Morte de trouille, si si, qu'elle avait été en entendant les noms des personnes qui se rendaient à ces fameuses portes ouvertes.
Mais là, la donne n'était plus la même. Pour bien faire son travail à la Procure, elle allait être obligée de se frotter de plus près aux différents traités déjà existants. D'autant plus que le matin même, une regrettable convocation de sa part au Tribunal d'un "sans laissez-passer" qu'elle croyait "lambda" avait mené Son Altesse Gildwen Thegen de Brocéliande, Prince de Bretagne, à prendre la parole à l'Agora Poitevine, étonné de l'invitation reçue par la Procureur à rester sur place pour absence d’autorisation de présence. Pas drôle que tout ça quand on débute et qu'on a plein de choses à apprendre. Sa Grandeur la Comtesse Icie avait fait le nécessaire pour présenter des excuses au Prince Breton à l'Agora ; Lhouise en avait fait de même par missive ; le juge Kiklan prononcerait une relaxe.
Il était donc devenu évident pour Lhouise qu'elle devait a-b-s-o-l-u-m-e-n-t venir de plus près consulter et étudier tous les traités que la Chancellerie recelait ou du moins tous ceux auxquels elle aurait droit d'accéder.
Elle attendit donc patiemment que quelqu'un vienne à sa rencontre après avoir été reçue par le majordome des lieux.